samedi 11 juillet 2015

L’HOMOSEXUALITÉ : UNE RÉALITÉ PRÉSENTE



Il me semble que l’urgence est à la fois au niveau de la sensibilisation des croyants sur une problématique qui n’est plus loin de la réalité de l’Église puisque l’homosexualité fait désormais partie de notre environnement immédiat. Elle occupe déjà à la fois l’espace du membership et du leadership ecclésiastique. Il faut que l’on arrête de voir l’homosexualité comme une réalité à venir, mais comme une réalité présente et installée dans nos Églises qui sont souvent pour des raisons sociologiques le reflet partiel de la société. L’homosexualité n’y est juste pas institutionnalisée parce que le discours officiel s’y oppose. Quand je parle d’Églises ici, c’est de façon très large et je ne vois pas seulement l’Église haïtienne qui sort de la matrice d’une société jugée homophobe. Et sur le plan biblique, ce qu’on vit aujourd’hui n’est guère une nouveauté puisque l’Église de Corinthe y faisait face et compte tenu de l’environnement cultuel, culturel voire politique favorable aux pratiques homosexuelles, c’est dans un langage très voilé que l’apôtre Paul aborda le sujet, notamment en ce qui concerne son discours sur le voile qui implicitement traite du sujet de l’identité sexuelle.
Dans 1 Corinthiens 6.9, Paul se positionnera par rapport au salut des efféminés de façon plus claire. Autant dire, la théologie paulinienne peut se révéler en ce sens homophobe dans la mesure où ce qualificatif désigne arbitrairement tous ceux qui ne sont pas favorables au discours homosexuel. Donc en plein Corinthe, l’évangile s’introduisait dans une polémique avec le milieu parce qu’il opère selon une discrimination assumée. Romains 1.26-27 offre aussi un éclairage important sur l’égarement spirituel et moral dans lequel cette déviation nous introduit. Ce que le monde demande aujourd’hui et qui reçoit l’impulsion de la Cour suprême est le redressement d’un exercice qui prévalait depuis l’époque de Sodome et Gomorrhe (Genèse 19). Or, Dieu a été déjà très clair dans les textes vétérotestamentaires l’acte homosexuel (Lévitique 18.22 et Lévitique 20.13). Les hommes, grâce aux institutions démocratiques, postulent aujourd’hui un renversement des standards divins et théocratiques pour rendre opérante l’idéologie postmoderne qui place l’homme au centre du monde et qui élimine Dieu dans ses représentations. Ils poursuivent sur le plan légal et sociétal le processus irréversible de la mort de Dieu très tôt abordée par les philosophes. Et l’homosexualité participe dans ce processus. Sa légitimation correspond au projet de l’autonomisation de l’homme rendue possible grâce à la laïcisation de la société. L’homme s’est affranchi officiellement de la tutelle de Dieu : il se marie donc à un autre homme, mettant du coup en question l’héritage divin de l’hétérosexualité.
L’homosexualité est une forme avancée de la rébellion contre Dieu. C’est pourquoi elle ne peut se diffuser pacifiquement. Toute rébellion porte en soi des germes de violence. C’est pourquoi elle a des assises idéologiques, médiatiques, économiques et politiques puissantes et sous-estimées qui déforment ou déconstruisent toute vision contraire. Elle se veut un péché parmi les autres et exprime l’usage du libre arbitre de l’homme qui rejette toute dépendance par rapport à Dieu qui a été habilement chassé de l’histoire comme s’il s’agissait d’un mythe, d’une légende. Le discours de l’Église devrait consister en un ressourcement dans l’arsenal biblique qui met surtout en relief le fait que l’homme est créé en tant que couple avec la femme, sa côte. Il faut rappeler aux croyants leurs obligations de laisser la Parole informer le sens et l’essence même du mariage en tant qu’institution divine. Il faut valoriser et surtout encadrer le mariage hétérosexuel, pour qu’il maintienne, au moins au sein de l’Église et de la société, sa pertinence sociale en tant que cadre créé par Dieu pour l’épanouissement de l’être humain. Il faut révéler le caractère improductif de l’homosexualité qui en fait une menace pour la perpétuation de l’être humain. En effet, aucun enfant ne peut être issu du mariage homosexuel et conséquemment, la survie de notre espèce est menacée par la généralisation de l’homosexualité. Que dire de l’effondrement de la famille ? L’enfant qui sera élevé dans la négation totale de son identité biologique et naturelle, puisqu’adopté par des familles homoparentales, ne peut qu’en porter des séquelles. Si les études révèlent que l’absence du père ou de la mère a des incidences sur le développement psychologique de l’enfant, il faut dire que l’homoparentalité prive celui-ci au départ d’au moins un parent avec tous les risques que cela comporte.
Son avenir dans ce cadre est compromis de sorte que l’illusion de bien-être vendue par les partisans de l’homosexualité met en perspective bien des dangers que l’hétéro parentalité seule peut permettre d’éviter. En somme, en renversant les fondements de Dieu, l’homme n’a pas pu faire mieux. Au contraire, il s’enfonce dans la putréfaction morale et s’autodétruit. Ce que les armes à feu n’ont pas pu faire, l’homosexualité le fera à partir d’un mode opératoire différent. Et l’Église doit aligner tous les arguments à la fois théologiques, sociologiques et même philosophiques qui démontrent cela, sachant que l’homosexualité est une réalité transversale qui doit être combattue sur tous les fronts. L’Église doit aussi encourager les gens à se positionner comme modèle dans toutes les sphères de la société puisque leurs témoignages sont encore plus puissants que les arguments. Elle opposera ainsi une limite à la désarticulation morale et à la crise existentielle qui caractérise plus que jamais notre génération. Il ne faut pas non plus perdre de vue le fait que cette nouvelle donne s’inscrit également dans le sillon des événements prophétiques qui accompagnent la fin des temps.
En définitive, d’un point de vue eschatologique, l’homosexualité généralisée remettra le monde dans la situation antérieure qui a prévalu des millénaires avant la destruction de tout un segment de la terre par le feu. En ce sens, si Dieu n’a pas épargné Sodome et Gomorrhe alors qu’il faisait grâce à Lot (Genèse 19 :19 et 21), il n’épargnera pas non plus une génération perverse et oublieuse de ses racines. Toutefois, l’Église ne pourra pas empêcher au mal de s’installer. Mais, elle a le devoir de l’affronter en s’appuyant sur la Parole. Telle est son inaltérable mission aujourd’hui qui consiste aussi à sauver l’homosexuel de son homosexualité en l’amenant à Christ le miséricordieux et le compatissant, sachant que Christ fait toujours la différence entre le péché et le pécheur.
Écrit par Pasteur Joseph Jr. Clorméus