Il me semble que l’urgence est à la fois au niveau de la
sensibilisation des croyants sur une problématique qui n’est plus loin de la
réalité de l’Église puisque l’homosexualité fait désormais partie de notre
environnement immédiat. Elle occupe déjà à la fois l’espace du membership et du
leadership ecclésiastique. Il faut que l’on arrête de voir l’homosexualité
comme une réalité à venir, mais comme une réalité présente et
installée dans nos Églises qui sont souvent pour des raisons sociologiques le
reflet partiel de la société. L’homosexualité n’y est juste pas
institutionnalisée parce que le discours officiel s’y oppose. Quand je parle
d’Églises ici, c’est de façon très large et je ne vois pas seulement
l’Église haïtienne qui sort de la matrice d’une société jugée homophobe. Et sur
le plan biblique, ce qu’on vit aujourd’hui n’est guère une nouveauté puisque
l’Église de Corinthe y faisait face et compte tenu de l’environnement cultuel,
culturel voire politique favorable aux pratiques homosexuelles, c’est dans un
langage très voilé que l’apôtre Paul aborda le sujet, notamment en ce qui
concerne son discours sur le voile qui implicitement traite du sujet de
l’identité sexuelle.
Dans 1 Corinthiens 6.9, Paul se positionnera par rapport au salut
des efféminés de façon plus claire. Autant dire, la théologie paulinienne peut
se révéler en ce sens homophobe dans la mesure où ce qualificatif désigne
arbitrairement tous ceux qui ne sont pas favorables au discours homosexuel.
Donc en plein Corinthe, l’évangile s’introduisait dans une polémique avec le
milieu parce qu’il opère selon une discrimination assumée. Romains 1.26-27
offre aussi un éclairage important sur l’égarement spirituel et moral dans
lequel cette déviation nous introduit. Ce que le monde demande aujourd’hui et
qui reçoit l’impulsion de la Cour suprême
est le redressement d’un exercice qui prévalait depuis
l’époque de Sodome et Gomorrhe (Genèse 19). Or, Dieu a été déjà très clair
dans les textes vétérotestamentaires l’acte homosexuel (Lévitique 18.22 et
Lévitique 20.13). Les hommes, grâce aux institutions démocratiques, postulent
aujourd’hui un renversement des standards divins et théocratiques pour rendre
opérante l’idéologie postmoderne qui place l’homme au centre du monde et qui
élimine Dieu dans ses représentations. Ils poursuivent sur le plan légal et
sociétal le processus irréversible de la mort de Dieu très tôt abordée par les
philosophes. Et l’homosexualité participe dans ce processus. Sa légitimation
correspond au projet de l’autonomisation de l’homme rendue possible grâce à la
laïcisation de la société. L’homme s’est affranchi officiellement de la tutelle
de Dieu : il se marie donc à un autre homme, mettant du coup en question
l’héritage divin de l’hétérosexualité.
L’homosexualité est une forme avancée de la rébellion contre Dieu.
C’est pourquoi elle ne peut se diffuser pacifiquement. Toute rébellion porte en
soi des germes de violence. C’est pourquoi elle a des assises
idéologiques, médiatiques, économiques et politiques puissantes et
sous-estimées qui déforment ou déconstruisent toute vision contraire. Elle se
veut un péché parmi les autres et exprime l’usage du libre arbitre de l’homme
qui rejette toute dépendance par rapport à Dieu qui a été habilement chassé de
l’histoire comme s’il s’agissait d’un mythe, d’une légende. Le discours de
l’Église devrait consister en un ressourcement dans l’arsenal biblique qui met
surtout en relief le fait que l’homme est créé en tant que couple avec la femme,
sa côte. Il faut rappeler aux croyants leurs obligations de laisser la Parole
informer le sens et l’essence même du mariage en tant qu’institution divine. Il
faut valoriser et surtout encadrer le mariage hétérosexuel, pour qu’il
maintienne, au moins au sein de l’Église et de la société, sa pertinence
sociale en tant que cadre créé par Dieu pour l’épanouissement de l’être humain.
Il faut révéler le caractère improductif de l’homosexualité qui en fait une
menace pour la perpétuation de l’être humain. En effet, aucun enfant ne peut
être issu du mariage homosexuel et conséquemment, la survie de notre espèce est
menacée par la généralisation de l’homosexualité. Que dire de l’effondrement de
la famille ? L’enfant qui sera élevé dans la négation totale de son identité
biologique et naturelle, puisqu’adopté par des familles homoparentales, ne peut
qu’en porter des séquelles. Si les études révèlent que l’absence du père ou de
la mère a des incidences sur le développement psychologique de
l’enfant, il faut dire que l’homoparentalité prive celui-ci au départ d’au
moins un parent avec tous les risques que cela comporte.
Son avenir dans ce cadre est compromis de sorte que l’illusion de
bien-être vendue par les partisans de l’homosexualité met en perspective bien
des dangers que l’hétéro parentalité seule peut permettre d’éviter. En
somme, en renversant les fondements de Dieu, l’homme n’a pas pu faire mieux. Au
contraire, il s’enfonce dans la putréfaction morale et s’autodétruit. Ce que
les armes à feu n’ont pas pu faire, l’homosexualité le fera à partir
d’un mode opératoire différent. Et l’Église doit aligner tous les arguments à
la fois théologiques, sociologiques et même philosophiques qui démontrent cela,
sachant que l’homosexualité est une réalité transversale qui doit être
combattue sur tous les fronts. L’Église doit aussi encourager les gens à se
positionner comme modèle dans toutes les sphères de la société puisque leurs
témoignages sont encore plus puissants que les arguments. Elle opposera ainsi
une limite à la désarticulation morale et à la crise existentielle qui
caractérise plus que jamais notre génération. Il ne faut pas non plus perdre de
vue le fait que cette nouvelle donne s’inscrit également dans le sillon des
événements prophétiques qui accompagnent la fin des temps.
En définitive, d’un point de vue eschatologique, l’homosexualité
généralisée remettra le monde dans la situation antérieure qui a prévalu des
millénaires avant la destruction de tout un segment de la terre par le feu. En
ce sens, si Dieu n’a pas épargné Sodome et Gomorrhe alors qu’il faisait grâce à
Lot (Genèse 19 :19 et 21), il n’épargnera pas non plus une génération perverse
et oublieuse de ses racines. Toutefois, l’Église ne pourra pas empêcher au mal
de s’installer. Mais, elle a le devoir de l’affronter en s’appuyant
sur la Parole. Telle est son inaltérable mission aujourd’hui qui consiste aussi
à sauver l’homosexuel de son homosexualité en l’amenant à Christ le
miséricordieux et le compatissant, sachant que Christ fait toujours la différence
entre le péché et le pécheur.
Écrit par Pasteur Joseph Jr. Clorméus
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire